sacoche

La coquetterie est-elle une volonté de la société ?

Cependant, concorde-t-elle à une vérité de l’histoire ? Dans quelques cas, chez des auteurs, des comédiens, des chanteurs qui ont employé à la manière d’une provocation tout ce qui concerne les vêtements, c’est vraisemblable.

Beauté et déchéance

L’accès d’un dandisme superficiel à une rébellion fondamentale, synthétise bien, le trajet de Barbey d’Aurevilly. Dans son adolescence, nanti, gracieux, ne sortant pas sans que le coiffeur n’ait rattrapé ses frisettes, restant un temps sans fin à son toilettage, il rappelle le gandin quand il est apparu. Appauvri par de malheureuses transactions financières, il recherche une activité dans un magazine. Au cours des années 1840, se rendant compte de la décadence du dandisme frivole des boulevards. Il a pour projet l’écriture d’une histoire sur Brummell, qui résume le dandisme à une manifestation achevée de l’histoire. Il conserve néanmoins, jusqu’aux années 1880 son élégance de 1830.

Suranné, cependant, extrêmement distingué avec ses jabots en dentelle, et sa sacoche pour homme, il sera le gandin de la rébellion à l’encontre une société terre à terre et citoyen. C’est un dandisme sauvage, un absolu qui regroupe des individus exceptionnels dans les cercles de la pensée. Il n’a plus la nécessité de la société pour subsister, il n’a plus la nécessité de l’éclat, de la finance… En conflit, en opposition avec la standardisation des habits, emblème de la disparition d’une certaine façon de se libérer pour l’homme, il a fait grandir l’élégance par une guerre sainte à l’encontre de son époque.

Une coquetterie pour la société

Le mot étant en train de perdre, petit à petit, ses significations négatives, au XXe siècle, on discute d’élégance pour n’importe quoi. Particulièrement pour les hommes. Auparavant, nous avons vu chez l’homme des élégances d’attitude ou de façon de s’exprimer. Nous avons vu, également, que dans le langage ordinaire, le vocable s’adressait à la politesse, à la technique de conquérir son voisin, et pas seulement dans un projet sentimental. Ne soyons de ce fait, pas surpris que la diplomatie, le métier de la vente, la galanterie aient pris possession de ce vocable ! Voilà une petite sélection des élégances des hommes quand on les identifie.

La civilité s’est amplifiée pour aller à l’excessif dans la communauté vulgaire du XIXe siècle, désignée par la galanterie de l’Ancien Régime. Cependant, tout imbibée, cette fois encore, du poids de sa naissance populaire. Le vulgaire doit faire tenir sa qualité en estime, qu’il tient par sa situation dans la société, par sa fortune, par son génie, plus que par son origine. Plus la structure de pouvoir est instable, plus elle doit imposer le respect par des signes de servilité. Un penchant de troupeau, façonné par l’instruction, informe qu’un partenaire a pris le pas sur soi. Le savoir-vivre impose à celui-ci de n’en rien montrer.

Est-il question d’érudition qui se présenterait en 1er ?

C’est en ce cas un combat d’élégances différemment progressives : un combat silencieux. On a merveilleusement réglementé le savoir-vivre de l’humanité . Les dérogations et les cas particuliers sont si abondants que les plus perfectionnistes s’y embourbent. La convention seule n’était de ce fait, pas applicable. La mise en œuvre, voilà le problème. Les subtilités sans fin de la mise en œuvre. La galanterie est une sophistique. Laurent Tailhade, le misérable gentilhomme anarchiste, en faisait tous les jours la douloureuse constatation quand il devait laisser l’accès face à une porte. À l’issue énormément de mines et de coups de gueule silencieux, il devait bien se résigner à pénétrer le 1er, par loyauté pour sa position, non pas noble.

Cependant, en vrai bourgeois, homme de robe et gradé dans les ministères. Il ne s’y résignait qu’en levant son couvre-chef tout en demandant pardon par discipline. Pure élégance, principalement chez ce dangereux polémiste à l’écriture caustique. C’est trop. Cette surabondance ressent le duelliste, l’orateur, le militaire, le mondain au lorgnon à passementerie de moire, arriéré en 1910. Qu’un petit coup d’œil de toi soit plus convaincant. Dans les façons d’être et de la même manière que dans les vêtements, c’est de nouveau la surabondance qui précise l’élégance.